VAGUE DE PAPIER SUR LES CORRESPONDANCES ÉLECTRIQUES



Tout a une faim. Et j'ai une bonne demi-douzaine de chiens aboyant-famine aux crocs longuement plantés dans mes mollets. Je suis en colère. Contre moi-même. Je passe mes jours dans la jungle électrique à retourner ma tête dans tous les sens ; le mot de torticolis n'ayant plus le moindre sens pour un cortex défaisant sans trêve la nasse grise de ses méandres. Je vais rentrer sous ma tente. Et peu importe que j'y découvre un désert plutôt que des tentures achéennes et des coussins moelleux… Il n'y a plus de secret. Je dois retourner mes miroirs et entrer méthodiquement dans la nuit. Depuis quelques mois déjà, les espions de La Société Universelle de la Fiction enquêtent sur mon sujet. Leurs rondes silencieuses ont porté leurs pas jusque dans mes rêves sourcilleux, et je crois entendre des murmures et des sons électriques de l'autre côté du mur. Je crois qu'ils se penchent désormais sur mon épaule, comme des anges déchus ou des fantômes. Et ce n'est rien de dire que le sang frais de ce lieu se voit menacé d'ores et déjà d'un crime microbiologique… Le jour précis de son premier anniversaire, le blog du correspondancier est donc menacé —tel un récif corallien près les côtes australiennes— par un immodéré et immérité retour à la fiction, au papier, aux savanes d'encres, aux savantes ratures et aux mille et uns cafés. Il y a désormais un grand péril de déperdition uni-globale de diversité biologique en germe parmi ces lignes, et mes stocks de résistance diminuent à vue d'œil comme ce silence grandit. Nul ne peut dire si quelque prurit électronique fils de l'addiction et de la désinvolture ne me forceront pas la main dans le sens d'épisodiques retours ? Comment savoir. Le pire n'est pas toujours sûr. Néanmoins, ma voix ne sera longue que dans le désert blanc, et je ne peux laisser pour l'instant qu'un souci d'explorateur à mes fidèles lecteurs. Acceptez donc parmi mes remerciements sincères, cet indéfinitif claquement de porte, et les modestes clics spatio-temporels qui vont avec. À bientôt donc, ici ou là…


vendredi 27 juin 2008

CE QUI SE VEUT CIEL

Les Surréalistes mettaient la poésie au dessus de tout. Faisant de tout poésie ils ont fini par mettre le tout sur le tout sans parvenir à ce que leur école du réel ne devienne une acception de la bêtise ordinaire — C.f Nadja, L'amour Fou, Etc. N'est-ce pas tous les jours que l'on entend ici ou là que la situation est "surréaliste" pour dire que c'est fou, stupide ou incompréhensible ? Tant pis pour eux, disait Luigi Éden-Théa ! Ils ont eu ce qu'ils méritent ; et qu'ils méritaient déjà à l'époque d'ailleurs. Des anarchistes de gauche avec un Pape… Franchement disait-il, si ça c'est pas ridicule ?

Sur le ligne quatre du métropolitain parisien il y a — station St Germain des Près — un ciel de poésie… La typique voûte blanche céramiquée y est plongée dans une pénombre artificielle, et des textes comme des noms d'écrivains y sont projetés dans un halo de lumière. Nous sommes pourtant sous terre, mais la poésie se veut ainsi ; elle se veut toujours ciel.

Je prendrai ta boue et j'en ferai de l'or, disait le grand Charles ! Je cherche l'or du temps, disait le petit Breton ( celui-là même qui conseillait au pauvre René Crevel de faire comme lui : Épouser une femme riche…) Comment s'en sortir sans sortir donc ? Mais, c'est très simple disait Éden-Théa : Il suffit juste de ne pas entrer !

Les moyens justifient les moyens.