1/ Hier encore, j’étais la blessure, le cadavre hurlant et le sang gisant sur la feuille,
Aujourd’hui, je suis le couteau, la plume assassine, la toxine dans le mot…
Au temps où l’amour était corps et esprit, dans sa réalité fabuleuse et obscure,
Nous vivions avec l’ardeur désespérée dans le bouillonnement chaotique…
…. et la sensation à l’état pur.
Mais déjà, cette foi dans le poison et dans le creux qui nous vidait,
Comme une fatigue dans l’âme et le corps qui va puiser dans l’entonnoir,
Faisait surgir un Enfer profond de cette démence que l’on nomme la vie !
2/Je n'ai pas vu de sang couler. Je me suis privé d'une partie de moi-même dans une douleur sous-tendue par l'absence du monde. Pas de traces. Pas de cicatrices. L'âme est intacte. Ces vols de vautours tenaces ni ces flux de rats dans les escaliers n'y changeront rien. Cette viande amuie, cette chair sèche, ce tas de boue et de chyme mélangées ne peut laisser qu'un goût de cendre dans la plus macabre des gueules tendues. Je dédie cet échec silencieux à mes morts. À tous ceux qui se tournent et se retournent en moi comme des alligators dans la vase. Je remercie Dieu ! sa cohorte d'anges et de vermines de m'avoir si souvent épargné de leur présence bienfaitrice et je leur crache au ciel. Je lècherai les orteils du diable jusqu'à l'os. Je mangerai ma femme et mes enfants jusqu'à la fin des temps. J'offrirai mon ventre et mon bas-ventre, mes humeurs mes excréments et tout ce qui pense en moi en un vif holocauste au royaume des Enfers. Non ! je n'écrirais pas ce livre.
Aujourd’hui, je suis le couteau, la plume assassine, la toxine dans le mot…
Au temps où l’amour était corps et esprit, dans sa réalité fabuleuse et obscure,
Nous vivions avec l’ardeur désespérée dans le bouillonnement chaotique…
…. et la sensation à l’état pur.
Mais déjà, cette foi dans le poison et dans le creux qui nous vidait,
Comme une fatigue dans l’âme et le corps qui va puiser dans l’entonnoir,
Faisait surgir un Enfer profond de cette démence que l’on nomme la vie !
2/Je n'ai pas vu de sang couler. Je me suis privé d'une partie de moi-même dans une douleur sous-tendue par l'absence du monde. Pas de traces. Pas de cicatrices. L'âme est intacte. Ces vols de vautours tenaces ni ces flux de rats dans les escaliers n'y changeront rien. Cette viande amuie, cette chair sèche, ce tas de boue et de chyme mélangées ne peut laisser qu'un goût de cendre dans la plus macabre des gueules tendues. Je dédie cet échec silencieux à mes morts. À tous ceux qui se tournent et se retournent en moi comme des alligators dans la vase. Je remercie Dieu ! sa cohorte d'anges et de vermines de m'avoir si souvent épargné de leur présence bienfaitrice et je leur crache au ciel. Je lècherai les orteils du diable jusqu'à l'os. Je mangerai ma femme et mes enfants jusqu'à la fin des temps. J'offrirai mon ventre et mon bas-ventre, mes humeurs mes excréments et tout ce qui pense en moi en un vif holocauste au royaume des Enfers. Non ! je n'écrirais pas ce livre.