VAGUE DE PAPIER SUR LES CORRESPONDANCES ÉLECTRIQUES



Tout a une faim. Et j'ai une bonne demi-douzaine de chiens aboyant-famine aux crocs longuement plantés dans mes mollets. Je suis en colère. Contre moi-même. Je passe mes jours dans la jungle électrique à retourner ma tête dans tous les sens ; le mot de torticolis n'ayant plus le moindre sens pour un cortex défaisant sans trêve la nasse grise de ses méandres. Je vais rentrer sous ma tente. Et peu importe que j'y découvre un désert plutôt que des tentures achéennes et des coussins moelleux… Il n'y a plus de secret. Je dois retourner mes miroirs et entrer méthodiquement dans la nuit. Depuis quelques mois déjà, les espions de La Société Universelle de la Fiction enquêtent sur mon sujet. Leurs rondes silencieuses ont porté leurs pas jusque dans mes rêves sourcilleux, et je crois entendre des murmures et des sons électriques de l'autre côté du mur. Je crois qu'ils se penchent désormais sur mon épaule, comme des anges déchus ou des fantômes. Et ce n'est rien de dire que le sang frais de ce lieu se voit menacé d'ores et déjà d'un crime microbiologique… Le jour précis de son premier anniversaire, le blog du correspondancier est donc menacé —tel un récif corallien près les côtes australiennes— par un immodéré et immérité retour à la fiction, au papier, aux savanes d'encres, aux savantes ratures et aux mille et uns cafés. Il y a désormais un grand péril de déperdition uni-globale de diversité biologique en germe parmi ces lignes, et mes stocks de résistance diminuent à vue d'œil comme ce silence grandit. Nul ne peut dire si quelque prurit électronique fils de l'addiction et de la désinvolture ne me forceront pas la main dans le sens d'épisodiques retours ? Comment savoir. Le pire n'est pas toujours sûr. Néanmoins, ma voix ne sera longue que dans le désert blanc, et je ne peux laisser pour l'instant qu'un souci d'explorateur à mes fidèles lecteurs. Acceptez donc parmi mes remerciements sincères, cet indéfinitif claquement de porte, et les modestes clics spatio-temporels qui vont avec. À bientôt donc, ici ou là…


mercredi 3 décembre 2008

LIBERTÉ ÉGALITÉ ÉTAT POLICIER

Liberté, Égalité, Fraternité… Benvenuti in Francia !
Il bel paese delle Droits de l’Homme et du Citoyen !

Il y a quelque chose qui est en train de pourrir en république de France. À la fois lente et rapide, une machine à broyer les libertés individuelles et publiques avance dans l’ombre du très brillant président Sarkozy et de son état de performance permanent — qui relève autant de la pathologie politicienne que de la psychologie de surface —, cachant mal un projet rétrograde généralisé qui, lui aussi, avance comme un bulldozer. Depuis un an et demi, il y a une drôle d’ambiance en France… Un climat délétère et une odeur désagréable qui n’est pas sans circuler comme les ondes et les microbes. Il y a nouvel état d’esprit de l’État. Un certain esprit qui est surtout certain de lui, dénotant une “certaine idée de la France” qui déshonore le gaullisme issu de la Résistance, et contamine à la manière d’un virus morbide toutes les strates de la société. La France sent le rance, et son actualité nous rappelle aux plus sombres des pages de notre histoire contemporaine. Il ne s’agit pas de crier au loup avec facilité ou arrogance ! Il s’agit d’être pragmatique, et de donner un nom aux choses barbares dans leur complexité. (suite sur le site d'Action30)